Qu’est-ce qu’un commun ?
Avant de partir, mieux vaut savoir où l’on va !
Qu'est-ce qu'un commun ? Et les géocommuns?
Un commun, c’est :
· … gérée par une communauté, qui est liée par son intérêt envers la ressource et s’accorde sur une…
· … gouvernance fixant démocratiquement des règles collaboratives.
Seul impératif : les trois composantes doivent être réunies pour qu’un projet puisse être qualifié de commun.
Et les géocommuns ?
L’IGN définit les géocommuns comme « des communs numériques dont les ressources sont liées à l’information géolocalisée. ». Pour plus d’éléments sur le sujet rendez-vous sur la page du site ign.fr : https://www.ign.fr/institut/la-demarche-geocommuns
Pssst… Envie de savoir si votre projet a le potentiel de devenir un commun ? Rdv sur la page Communs, j’y vais ou pas ? . Vous y trouverez une grille d’analyse qui vous aidera à définir votre projet.
· … gérée par une communauté, qui est liée par son intérêt envers la ressource et s’accorde sur une…
· … gouvernance fixant démocratiquement des règles collaboratives.
Seul impératif : les trois composantes doivent être réunies pour qu’un projet puisse être qualifié de commun.
Et les géocommuns ?
L’IGN définit les géocommuns comme « des communs numériques dont les ressources sont liées à l’information géolocalisée. ». Pour plus d’éléments sur le sujet rendez-vous sur la page du site ign.fr : https://www.ign.fr/institut/la-demarche-geocommuns
Pssst… Envie de savoir si votre projet a le potentiel de devenir un commun ? Rdv sur la page Communs, j’y vais ou pas ? . Vous y trouverez une grille d’analyse qui vous aidera à définir votre projet.
Open data, Open source... Tous des communs ?
Dans le domaine numérique, le terme de communs est parfois confondu avec des notions comme l’open data et l’open source. Ces concepts se recoupent, mais ils ne sont pas forcément interchangeables.
Quand au logiciel libre (free software en anglais), il se base sur des valeurs de liberté et de justice en plus des considérations techniques. Comme le dit la Free Software Foundation : « Un logiciel libre, c’est un logiciel qui respecte nos libertés. Utiliser du logiciel libre, c’est faire le choix politique et éthique d’affirmer nos droits et de partager avec les autres ce que nous apprenons. »
Quand au logiciel libre (free software en anglais), il se base sur des valeurs de liberté et de justice en plus des considérations techniques. Comme le dit la Free Software Foundation : « Un logiciel libre, c’est un logiciel qui respecte nos libertés. Utiliser du logiciel libre, c’est faire le choix politique et éthique d’affirmer nos droits et de partager avec les autres ce que nous apprenons. »
Un commun est-il forcément gratuit ?
Vous avez peut-être remarqué que la définition des communs ne mentionne pas leur modèle économique. C’est parce qu’il n’est pas défini une fois pour toutes.
Un commun peut être :
Subventionné par la puissance publique. Tous les projets beta.gouv (qui ont différents degrés d’ouverture à la communauté) sont financés par l’État.
Soumis à un droit partiel d’utilisation. Pour respecter la logique d’ouverture des communs, l’accès au commun ne peut pas être régi par une participation financière ou soumis à autorisation. Mais il est tout à fait possible de le financer via des services complémentaires ou plus pointus. La communauté Wordpress (à noter que la gouvernance de Wordpress n’est pas complètement ouverte) propose de nombreux plug-ins payants pour personnaliser plus vite son site.
Freemium, qui fait payer les utilisateurs à partir d’un certain seuil. GitLab, une plateforme de développement open source, est gratuite jusqu’à 5 GB, ensuite il faut prendre un abonnement.
Adossé à une structure qui offre des services pour financer la ressource commune. La Wikimedia Foundation a ainsi mis en place un service d’API payant qui permet aux entreprises de puiser dans les bases de données Wikimedia de façon optimisée.
Soutenu par du mécénat d’entreprises. Celles-ci peuvent par exemple mettre à disposition des serveurs ou rémunérer des contributeurs. La Fondation Linux est un consortium financé par toutes les industries qui dépendent des outils Linux.
Financé par contributions libres. Elles peuvent être sollicitées en physique (boîte à dons à l’entrée d’évènements organisés par le collectif culturel du village), ou en numérique.
Et souvent un savant mélange de différentes sources de financement !
Un commun peut être :
Subventionné par la puissance publique. Tous les projets beta.gouv (qui ont différents degrés d’ouverture à la communauté) sont financés par l’État.
Soumis à un droit partiel d’utilisation. Pour respecter la logique d’ouverture des communs, l’accès au commun ne peut pas être régi par une participation financière ou soumis à autorisation. Mais il est tout à fait possible de le financer via des services complémentaires ou plus pointus. La communauté Wordpress (à noter que la gouvernance de Wordpress n’est pas complètement ouverte) propose de nombreux plug-ins payants pour personnaliser plus vite son site.
Freemium, qui fait payer les utilisateurs à partir d’un certain seuil. GitLab, une plateforme de développement open source, est gratuite jusqu’à 5 GB, ensuite il faut prendre un abonnement.
Adossé à une structure qui offre des services pour financer la ressource commune. La Wikimedia Foundation a ainsi mis en place un service d’API payant qui permet aux entreprises de puiser dans les bases de données Wikimedia de façon optimisée.
Soutenu par du mécénat d’entreprises. Celles-ci peuvent par exemple mettre à disposition des serveurs ou rémunérer des contributeurs. La Fondation Linux est un consortium financé par toutes les industries qui dépendent des outils Linux.
Financé par contributions libres. Elles peuvent être sollicitées en physique (boîte à dons à l’entrée d’évènements organisés par le collectif culturel du village), ou en numérique.
Et souvent un savant mélange de différentes sources de financement !
Les communs, un effet de mode ?
Il peut être tentant d’écarter les communs comme une récente utopie théorique. On peut au contraire dire, à la suite de l’historien Peter Linebaugh, que toute société se base sur un principe de communs, sans lequel elle ne pourrait pas exister. Les exemples abondent dès le droit romain, en passant par les communs agricoles au Moyen- ge et le système de gestion de l’eau à Oman qui aurait 16 siècles d’ancienneté.
L’intérêt pour les communs a certes connu un nouveau souffle avec l’expansion du numérique. En effet, la baisse des coûts de transaction induite par les ressources digitales et la facilité accrue de partage en font un secteur particulièrement fructueux pour le développement des communs. Sans compter la philosophie libertaire qui présidait à la naissance d’Iinternet, quand un projet de recherche (financé par le ministère américain de la Défense) a eu pour ambition de connecter le monde entier sans restrictions. Un constat à nuancer cependant, tant les entreprises de la Silicon Valley ont su reprendre à leur compte les contre-cultures et créer ce que certains considèrent comme des « enclosures » numériques, en référence au mouvement de privatisation des terres agricoles dans l’Angleterre du 16e siècle.
L’intérêt pour les communs a certes connu un nouveau souffle avec l’expansion du numérique. En effet, la baisse des coûts de transaction induite par les ressources digitales et la facilité accrue de partage en font un secteur particulièrement fructueux pour le développement des communs. Sans compter la philosophie libertaire qui présidait à la naissance d’Iinternet, quand un projet de recherche (financé par le ministère américain de la Défense) a eu pour ambition de connecter le monde entier sans restrictions. Un constat à nuancer cependant, tant les entreprises de la Silicon Valley ont su reprendre à leur compte les contre-cultures et créer ce que certains considèrent comme des « enclosures » numériques, en référence au mouvement de privatisation des terres agricoles dans l’Angleterre du 16e siècle.
Les communs dans le secteur public, pour quoi faire ?
Après avoir enfilé les (légères) baskets de la définition, nous sommes prêts à partir vers les communs. Enfin… Ne ferait-on pas mieux de mieux rester bien au chaud chez nous ?
Implication → Citoyenneté
Les citoyens se sentent parfois éloignés de l’administration et de la puissance publique qui prend pourtant des décisions en leur nom.
La communauté est centrale au concept de communs, arrivant peut-être même avant la ressource. Une administration publique en mode communs associe nécessairement les citoyens aux sujets qui les concernent, laissant entrevoir une plus grande participation de ces derniers à la clé.
Un commun n’a pas nécessairement vocation à être un gros projet mobilisant des millions d’utilisateurs (ou d’euros). Une boîte à livre installée sur la place du village avec le soutien de la mairie peut-être un commun à condition que les habitants soient associés à son enrichissement et sa gestion.
En étant au plus proche des besoins des utilisateurs, et en les intégrant à la gouvernance du projet, on court moins le risque d’être hors-sol ou d’opérer en silo avec des projets en doublon, garantissant un meilleur usage des fonds publics. Cela écarte aussi la critique de naïveté parfois faite aux commoneurs. Loin d’observer le monde depuis leur tour d’ivoire, ceux-ci ont les mains dans le cambouis et défendent souvent une logique Do it Yourself (fais-le toi-même).
Usage → Propriété
Une démarche de communs n’implique pas une absence de propriété, mais un renouvellement de ses modalités. Le commun n’appartient pas à personne, il appartient à tout le monde — tout comme le service public qui doit bénéficier à tous les citoyens, sans distinction ni discrimination.
Make or buy (faire ou acheter) : telle est la question que se posent de nombreuses structures pour faire face à leurs besoins. Pour «faire», il faut disposer de compétences en interne, et être prêt à prendre le temps nécessaire. «Acheter» n’est pas nécessairement moins coûteux, et l’on perd ensuite le contrôle sur le produit.
Les communs proposent une nouvelle option : make together (faire ensemble). En mutualisant les ressources, on évite potentiellement le gaspillage et les doublons. Avec à terme non seulement des économies mais aussi des résultats qui satisfont toutes les parties.
Cela pose aussi la question des moyens mis à disposition par l’État pour soutenir les communs. Il ne faut pas que ces derniers deviennent une façon de se désengager ou exclusivement de limiter les dépenses, mais bien une manière de continuer à offrir plus de service public — sous une autre forme — aux citoyens.
Partage → Souveraineté
L’oligopole exercé par la Big Tech sur les logiciels pose un problème de souveraineté numérique. L’objectif des communs n’est pas nécessairement de créer un concurrent direct à Google, mais plutôt de soutenir l’émergence d’initiatives connectées entre elles qui permettent de partager la connaissance.
Implication → Citoyenneté
Les citoyens se sentent parfois éloignés de l’administration et de la puissance publique qui prend pourtant des décisions en leur nom.
La communauté est centrale au concept de communs, arrivant peut-être même avant la ressource. Une administration publique en mode communs associe nécessairement les citoyens aux sujets qui les concernent, laissant entrevoir une plus grande participation de ces derniers à la clé.
Un commun n’a pas nécessairement vocation à être un gros projet mobilisant des millions d’utilisateurs (ou d’euros). Une boîte à livre installée sur la place du village avec le soutien de la mairie peut-être un commun à condition que les habitants soient associés à son enrichissement et sa gestion.
En étant au plus proche des besoins des utilisateurs, et en les intégrant à la gouvernance du projet, on court moins le risque d’être hors-sol ou d’opérer en silo avec des projets en doublon, garantissant un meilleur usage des fonds publics. Cela écarte aussi la critique de naïveté parfois faite aux commoneurs. Loin d’observer le monde depuis leur tour d’ivoire, ceux-ci ont les mains dans le cambouis et défendent souvent une logique Do it Yourself (fais-le toi-même).
Usage → Propriété
Une démarche de communs n’implique pas une absence de propriété, mais un renouvellement de ses modalités. Le commun n’appartient pas à personne, il appartient à tout le monde — tout comme le service public qui doit bénéficier à tous les citoyens, sans distinction ni discrimination.
Make or buy (faire ou acheter) : telle est la question que se posent de nombreuses structures pour faire face à leurs besoins. Pour «faire», il faut disposer de compétences en interne, et être prêt à prendre le temps nécessaire. «Acheter» n’est pas nécessairement moins coûteux, et l’on perd ensuite le contrôle sur le produit.
Les communs proposent une nouvelle option : make together (faire ensemble). En mutualisant les ressources, on évite potentiellement le gaspillage et les doublons. Avec à terme non seulement des économies mais aussi des résultats qui satisfont toutes les parties.
Cela pose aussi la question des moyens mis à disposition par l’État pour soutenir les communs. Il ne faut pas que ces derniers deviennent une façon de se désengager ou exclusivement de limiter les dépenses, mais bien une manière de continuer à offrir plus de service public — sous une autre forme — aux citoyens.
Partage → Souveraineté
L’oligopole exercé par la Big Tech sur les logiciels pose un problème de souveraineté numérique. L’objectif des communs n’est pas nécessairement de créer un concurrent direct à Google, mais plutôt de soutenir l’émergence d’initiatives connectées entre elles qui permettent de partager la connaissance.
Ce contenu est sous licence CC BY-SA 4.0 (Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International). Il a été élaboré par Jaime Arredondo, Romain Barrallon, Anthony Cara et Renée Zachariou du collectif Ouishare, en collaboration avec Frédéric Cantat, Gaëlle Romeyer et Nicolas Berthelot de l’IGN.